Vidéo «off» de Sarkozy: France 3 menace Rue89 de poursuites judicaires

Publié le par Le Pfss

La surprise est à la hauteur de la demande. Suite à la diffusion sur le site Rue89 de la vidéo montrant Nicolas Sarkozy s’adonner à quelques commentaires «off» juste avant le début de son interview sur France 3 lundi soir, la chaîne publique menace le site de poursuites judiciaires. Et demande au passage la suppression de la vidéo incriminée ainsi que le nom des sources…

Du jamais vu: un média qui menace un autre média de procès pour révéler ses sources!», s’indigne sur le site Pierre Haski, directeur de la publication. Il a reçu ce matin des avocats de France 3 «un courrier comminatoire» «pour exiger que leur soient révélées les conditions dans lesquelles notre site s'est procuré la vidéo de Nicolas Sarkozy sur le plateau de France3 lundi soir», explique-t-il.

«France 3 estime que cette diffusion non autorisée porte atteinte à ses droits, tant en sa qualité de producteur de ladite émission, que d’entreprise de communication audiovisuelle», précise la lettre que Rue89 met en ligne.

La missive de France 3 est d’autant plus choquante, souligne le directeur de la publication, que «tous les médias sont soumis régulièrement à des demandes de révéler leurs sources, et France3 en a eu sa part par le passé. Mais généralement, c'est l'Etat qui initie ce genre de démarches».

Et Pierre Haski de préciser que «bien évidement, Rue89 ne révèlera jamais la source de ces images.»
http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/336350.FR.php

ci joint, la vidéo où l'on voit
Le contexte est le suivant: une maquilleuse et un technicien de France 3 s’affairent autour de Nicolas Sarkozy. On lui prépare les micros. Le Président salue le technicien. Répond-il à ce technicien qui lui aurait dit bonjour, ou le Président est-il le premier à le saluer, sans recevoir de réponse? Ce n’est pas clair. Toujours est-il que Nicolas Sarkozy secoue la tête, contrarié. «C’est une question d’éducation», lance-t-il d’abord, avec un clin d’œil. Puis: «Quand on est invité, on a le droit que les gens vous disent bonjour quand même, ou on n’est pas dans le service public. On est chez les manifestants… C’est autre chose. C’est incroyable. Et grave.» Le Président termine sa leçon, et se montre cette fois menaçant: «Ça va changer...»
Selon un témoin de la scène, le Président ne s’adresse pas au technicien qui lui branche le micro, mais à un autre. «Il y a un incident avec un technicien, mais qui n’est pas celui qu’on voit à l’écran, affirme cette personne, qui n’exclut pas non plus que le chef de l’Etat ait croisé juste avant un autre technicien avec un T-shirt «Plus belle la vie sans Sarkozy», non sans l'énerver. Ce qui est certain, c’est que «Nicolas Sarkozy est arrivé agacé à cause des manifestants de France Télévisions qui l’ont accueilli à l’entrée».
Sur le plateau du 19/20, Nicolas Sarkozy s'intéresse maintenant au journaliste Gérard Leclerc, qui va l'interroger dans quelques minutes: «Ça fait plaisir de voir M. Leclerc à l’antenne. Tu es resté combien de temps au placard?» lui demande le Président, alors que le journaliste de France 3 a signé avec d’autres, dont Audrey Pulvar, une tribune dans Le Monde pour le moins critique sur la réforme de France Télévisions. «Deux années, répond Gérard Leclerc, un peu gêné. C’était la maison d’à côté.» «Tu as fait les étagères», plaisante Audrey Pulvar. Nicolas Sarkozy ajoute: «J’avais protesté quand on l’avait mis au placard».

A cinq minutes du direct, le chef de l’Etat fait une demande: «Vous voulez pas poser une question d’actualité sur Carcassonne?» Paul Nahon, un peu hésitant: «On pensait…» Nicolas Sarkozy: «C’est à vous, hein?» «De toute façon, on en parle, lance Nahon. On parlera de Carcassonne avec le Président après, hein? Yes! Parfait!»


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